Le cimetière mérovingien de Criel sur Mer (2)

Publié le par Kimberley

Historique et contexte scientifique

Cette région a été pratiquement délaissée de toutes investigations archéologiques depuis les fouilles de l’Abbé Cochet (1830-1875). Seules quelques interventions ont été menées sur d'autres sites antiques de la région durant les 20 dernières années. Pourtant la commune de Criel a fait l'objet de nombreuses fouilles durant le XIXe siècle et au  tout début du XXe siècle (1904).
C'est au gré des aménagements de créations routières que deux cimetières du Haut Moyen Âge ont été sondés puis partiellement fouillés. Le premier se situe sur la départementale à 16 au lieu-dit « Chiffre ville ». Lorsque l'on traça le chemin en 1846 on n'y rencontra des sépultures avec vases, perles, verres, couteaux, etc.
Le second cimetière est presque à la base de la colline entre l'ancien chemin de Eu et la départementale qui conduit de Criel au Tréport dans un terrain qui appartenait alors à M. Piémont. C'est en extrayant en 1866 sur cette parcelle pour la rectification de la côte de la nationale 25 que furent découverts huit sarcophages et une cinquantaine de sépultures en pleine terre avec ou sans offrandes (céramiques décorées à la molette, coupes en verre, armes, bijoux…). La fouille a été exécutée par des terrassiers guidés par les conseils de l’Abbé Cochet.
En 1874 l’Abbé Cochet reprend l'exploration de cette nécropole, probablement sur la même parcelle. Il a constaté la présence de huit cercueils de pierre et de nombreux objets.

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Qui est l’Abbé Cochet ?

Il passe son enfance à Étretat. Il se prend de passion pour l’archéologie à 18 ans lorsque les restes d’une villa gallo-romaine sont découverts à Étretat. La recherche des antiquités n’en est qu’à ses débuts en Seine-Inférieure ; la commission départementale des Antiquités n’existe que depuis 1818, mais déjà, Cochet est nommé correspondant de cette commission à la suite de rapports sur les fouilles d’Étretat.
Il est ordonné prêtre en 1836 et, six ans plus tard, il est reçu à l’académie de Rouen, puis nommé inspecteur des monuments historiques pour le département de la Seine-Inférieure en 1849. Enfin, il est nommé conservateur du musée des antiquités de Rouen. C’est un archéologue de terrain qui insiste sur la nécessité de surveiller le travail des ouvriers pour ne manquer aucun détail, mais également d’examiner les objets en place dans leur contexte originel.
Il fut un des fondateurs de l’archéologie en tant que science en France, avec Boucher de Perthes, et une référence pour la Seine-Maritime et ses chercheurs en archéologie, malgré ses nombreuses erreurs d’interprétation.
Il repose au cimetière monumental de Rouen.

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