Le cimetière mérovingien de Criel sur Mer (6)

Publié le par Phil

Etude du sarcophage

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Le manque de rigueur de l'époque

Les campagnes de l’Abbé Cochet ne duraient guère plus d'un mois pendant lequel nous sommes étonnés de la surface explorée avec, semble-t-il une très petite équipe. Citons pour exemple, Neuville-le-Pollet où il fouille un espace de 30m x 15m, contenant 50 à 60 sépultures, en 2 campagnes (1845 et 1850).
Aussi Cochet fait-il sourire les archéologues de notre temps lorsqu'il écrit : "Après 2 ou 3 campagnes bien faites, après des études consommées, on peut se résumer sans fatigue et avec plus de fruits, parce que les moindres détails ne vous ont pas échappé"
Toutes ces constatations conduisent notre époque à considérer finalement Cochet comme un assez "piètre" fouilleur. Il est cependant des domaines où son apport reste important.
L'abbé Cochet a compris combien il était essentiel de publier ses découvertes, et il l'a fait abondamment. Ses articles, même s'ils nous paraissent trop souvent manquer de rigueur, ont au moins le mérite d'exister, et de nous fournir généralement une assez bonne illustration.
Quand il s'agissait de dresser des plans de structures (habitats, aqueducs, théâtres,...), il faisait appel aux agents du canton intéressé : on peut cependant déplorer qu'il le fît trop rarement.
Il s'est penché sur les méthodes de datation, et si ses idées sont encore assez peu précises, il a compris qu'on ne pouvait se fier uniquement à la numismatique, la monnaie romaine ne peut jamais seule fournir la preuve démonstrative d'une origine. Elle a toujours besoin d'être contrôlée et corroborée par une autre, et cela à cause de sa profusion dans l'ancien monde, de son long règne ou plutôt de sa longue circulation dans nos contrées latines. Il ne faut donc rien conclure de la présence des monnaies romaines quand elles sont seules.
Il a entrevu l'importance de la céramique comme moyen de datation et c'est là certainement un des points sur lesquels il fut le plus en avance. D'autres cependant s'y étaient déjà penchés un peu avant lui, notamment en Angleterre. Sa publication : Archéologie céramique et sépulcrale ou l'art de classer les sépultures anciennes à l'aide de la céramique, si elle nous apparait actuellement dépassée était une acquisition toute nouvelle en son temps.
II a compris que l'archéologie pouvait tirer grand profit d'une collaboration avec les chimistes, et a fait exécuter de nombreuses analyses : sur la composition des métaux et du verre antique, sur les dépôts contenus dans les vases funéraires, sur des matières organiques retrouvées dans les sépultures (débris de cuir, os...). Au long de ses fouilles, nous le verrons s'adresser au chimiste, au naturaliste, à l'archiviste, à l'épigraphiste, à l'anthropologue, au numismate... C'est ainsi qu'il se crée tout un réseau de chercheurs en des domaines très variés.

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